Contrairement au printemps, l’été a été quelque peu perturbé par une météo capricieuse. Les floraisons ont quand même profité à nos abeilles mais pas sur tous les secteurs de la Manche, le nord du département n’ayant pas eu la récolte espérée. C’est une bonne année dans l’ensemble, surtout au printemps. Les floraisons sont maintenant presque terminées, le lierre en fleurs apporte le complément indispensable à nos avettes, et le nectar récolté ainsi que le pollen favoriseront la ponte et les naissances des futures abeilles d’hiver. Ce pollen facilitera le redémarrage de nos colonies courant janvier, à condition bien sûr que la météo soit favorable.
Le sirop de nourrissement. Pour compléter les réserves, vous pouvez l’utiliser, mais, nous le rappelons, il est toujours préférable qu’elles hivernent sur le miel qu’elles ont récolté plutôt que sur des compléments sucrés que nous leur apportons… Deux solutions, vous pouvez l’acheter dans un commerce apicole en bidons ou en seaux (il est bien assimilable et sans odeur) ou le préparer vous-même, donnez-lui alors une concentration importante en sucre, 5 litres d’eau pour 16 kg de sucre agrémenté de 4-5 cuillères à soupe de vinaigre de cidre car la transformation reste toujours délicate pour nos abeilles et il ne s’agit pas de les épuiser, ceci dit, ce sont encore les vieilles abeilles qui feront ce travail. Ce nourrissement d’appoint doit être terminé pour le 15-20 octobre, au plus tard. Dans tous les cas, le sirop doit être distribué le soir pour éviter le pillage (surtout si vous le préparez vous-même, celui du commerce posant moins problème sur ce point). À cette période, Il est préférable de donner du sirop plutôt que du candi, car plus facilement assimilable ; il faut savoir qu’en donnant du candi, les abeilles auront besoin d’eau pour le dissoudre puis le consommer et en période hivernale, les sorties ne sont parfois pas possibles.
Renforcement des ruches faibles. Si vous possédez plusieurs colonies, essayez « d’équilibrer » leur force en étant, bien sûr, vigilant sur l’état sanitaire de celles où vous aller prélever…. Ainsi, si vous disposez d’une ruche comprenant plus de 3 cadres de couvain, il est possible d’en donner un à une colonie qui n’en possèderait qu’un ou deux. Le raisonnement est le même pour les cadres de provisions : on trouve parfois des colonies très « chargées » et d’autres qui le sont peu.
Niveau des ruches. Pensez à les caler en leur donnant une pente vers l’avant, à la fois cela permettra aux abeilles de ne pas se noyer dans le sirop de nourrissement que vous leur avez donné et pendant cette longue période hivernale, l’écoulement de l‘humidité présente dans les ruches sera facilitée.
Fermer les plateaux. Pour ceux qui avaient choisi d’ouvrir le fond de leurs ruches, pensez à glisser vos plaques pour éviter les courants d’air à l’intérieur.
Toits. S’ils sont plats, vous pouvez y poser une grosse pierre ou un petit parpaing afin qu’ils ne soient pas emportés par le vent. Il est également intéressant de mettre une couche de matière isolante entre les toits et le couvre-cadres.
Intrusion des rongeurs. C’est le moment de poser les portières à l’entrée des ruches pour éviter que des intrus viennent s’installer bien au chaud pour passer l’hiver ; nous pensons au mulot, il trouvera gîte et couvert et souillera l’intérieur. Cet aspect est important et il n’est pas rare, malheureusement, de retrouver des colonies mortes à cause des rongeurs. Choisissez plutôt des portières anti-frelons pour également éviter leur intrusion.
Partitions. Il est grand temps de resserrer les colonies avec des partitions isolantes et réfléchissantes pour celles qui sont un peu moins populeuses, car il faut toujours penser au calorifugeage, moins il y aura de déperdition et mieux ce sera. Rares sont les colonies suffisamment fortes pour hiverner dans de bonnes conditions dans la totalité du volume de la ruche.
Traitement contre varroa. Phase très importante, il est grand temps de faire le traitement et surtout il est indispensable pour la survie des colonies. Si vous avez utilisé des lanières, grattez-les à la brosse métallique (pour enlever la propolis) au bout de 4-5 semaines depuis la pose et repositionnez-les là où se situe le couvain car il ne faut pas oublier que la grappe se déplace…
Frelon asiatique. Très actif en ville, il est actuellement au summum de son expansion, vous pouvez toujours poser des pièges et jouer de la raquette, mais malheureusement, cela n’aura que peu d’effet sur l’impact de ce prédateur. Recherchez plutôt les nids afin qu’ils puissent être détruits, 4590 d’entre eux l’ont été au 30 septembre. Nous venons d’équiper les trois ruchers-écoles de harpes électriques solaires, de pièges sélectifs et de muselières, nous ferons un bilan sur les résultats collectés en fin de saison sur l’efficacité de ces méthodes de lutte.
Déclaration d’emplacement des ruchers : l’avez-vous fait ? Si ce n’est pas encore le cas, vous pouvez la réaliser avant la fin de l’année mais il est inutile d’attendre. Il faut rappeler que cette démarche est obligatoire et, de plus, elle est facile et gratuite.
Mise en hivernage. À partir de maintenant, plus d’intervention sur vos ruches. Après le travail important qu’elles ont fourni, nos abeilles ont bien mérité qu’on les laisse en paix. Avant le traitement hivernal contre le varroa (vers la mi-décembre), il est tout de même conseillé d’inspecter, de temps à autre, les abords du rucher, notamment après un « coup de vent ».
Nos abeilles souffrent de beaucoup de maux. Les paramètres que l’on peut maîtriser restent peu nombreux, cependant, l’action de l’apiculteur en début d’automne est déterminante : traitement varroa, compléter si besoin les provisions et mise en place des partitions.
A.L. et K.L.
Prochain rendez-vous en novembre.