Il est intéressant d’avoir, à proximité de son rucher, des sources tardives de nectar et de pollen. Effectivement, dans notre département, les floraisons sont rares durant le mois d’août et, le plus souvent, nos abeilles doivent attendre la floraison du lierre, vers la fin du mois de septembre, pour trouver une ressource suffisante.
Une nouvelle culture mise en place depuis quelques années pourrait les aider : celle de la silphie (Silphium perfoliatum L.). On en trouve quelques parcelles, disséminées principalement dans le centre (au lycée agricole de Saint-Lô Thère par exemple) et le Sud de la Manche. Il s’agit d’une plante « cousine » du tournesol (famille des astéracées) et venant d’Amérique du Nord. Sa taille varie de 1 à 3 mètres et elle possède de belles fleurs jaunes d’un diamètre de 5 à 10 cm. Ses feuilles sont grandes et velues.
Cultivée également depuis quelques années en Allemagne, elle est utilisée dans l’alimentation des animaux ou pour la production de biogaz. Son implantation est coûteuse mais elle peut rester en place durant une période d’environ 25 années. Il s’agit d’une culture non traitée, rustique et supportant les aléas climatiques (grâce, notamment, à un profond système racinaire).
La silphie est une espèce nectarifère et pollinifère, ce qui représente un grand intérêt pour nos abeilles et les insectes pollinisateurs.
Sa floraison s’étale de mi-juillet à fin septembre et peut constituer une importante ressource. Son potentiel mellifère serait d’environ 150 kg par hectare (selon France Silphie) mais, dans nos régions, cette miellée tardive sera difficilement exploitable, de façon directe, par l’apiculteur (nécessité d’enlever les hausses rapidement pour effectuer le traitement contre le varroa).
En revanche, sa présence pourra contribuer à dynamiser la colonie, relancer la ponte et renforcer les réserves. Et, peut-être, certaines années, à obtenir quelques pots d’un miel blond ressemblant à celui de tournesol.
Texte et photos Karl Legeay