La Manche Apicole

AU FIL DES MOIS… SEPTEMBRE 2024 

 

Trèfle blanc

Nous venons de passer un mois d’août assez clément, comparé à juin et juillet, mais malgré ce temps relativement beau, il était trop tard pour pouvoir apporter un regain d’activité à nos colonies qui elles, avaient déjà commencé leur décroissance. Petite année donc, les récoltes sont maintenant terminées, quelques colonies ont profité du trèfle encore présent pour finir d’emmagasiner leurs réserves hivernales. Toutefois, il n’est pas question de baisser les bras, il va falloir encore les accompagner en faisant le traitement anti-varroas, nous ne le dirons jamais assez, plus il est fait tôt et meilleur est son efficacité.

Varroa phorétique

Fiches techniques par thème

Au moment de la récolte il faut veiller :

– à resserrer les colonies pour celles qui ne garniraient pas la totalité du corps de ruche ;

– à effectuer une visite complète pour vérifier l’état sanitaire ;

– à poser les portières anti-frelons, plutôt métalliques car elles ne permettent aucun passage du prédateur.

Faisons maintenant le bilan.

Nid de frelon asiatique

Le frelon asiatique : Moins présent cette année, au 31 juillet, 972 nids ont été déclarés, moitié moins qu’en 2023. Ce résultat est sans doute dû à la météo qui n’a pas été favorable à son développement. Ce fléau empêchera peut-être cette perturbation qui affecte nos colonies car la nouvelle génération d’abeilles, dites « abeilles d’hiver » va voir le jour et pourra ainsi assurer la pérennité et une bonne préparation à l’hivernage. Ceci dit, si les mois de septembre et d’octobre sont ensoleillés, des attaques pourront avoir lieu et ce jusqu’en novembre. Restons attentifs.

Piéger sur les ruchers où il est présent est primordial, même si cela n’endiguera que peu le prélèvement d’abeilles mais réduira la nuisance. Un petit rappel sur l’appât : 1/3 de bière brune, 1/3 de vin blanc et 1/3 de sirop de fruits rouges. Un autre appât qui fonctionne également bien : un mélange d’hydromel et de cidre, également l’eau résiduelle de la fonte des cires. Nous allons, cette année, installer des harpes sur les trois sites des ruchers-écoles ainsi que des muselières, nous pourrons ainsi faire un bilan de leur efficacité avant cet hiver et vous le restituer.

Harpe électrique

Le stockage des hausses : à effectuer après les avoir fait lécher sur les corps de vos ruches (en aucun cas ne pas les mettre à lécher à l’air libre, cela crée une grande excitation, favorise le pillage et attire les abeilles des ruchers voisins avec un risque d’échange de maladies…), vous pouvez en positionner jusqu’à 4 en même temps par colonie. Surtout, attendez la tombée de la nuit, le trou de nourrissement ouvert, vous les laissez trois ou quatre jours, pas plus car les abeilles peuvent à nouveau stocker, elles vous les nettoieront et reconstruiront ce qui a été détérioré, et de plus cela a un effet stimulant pour relancer la ponte.

Les cadres avec du pollen seront remisés, la propolis grattée et vous pouvez déjà préparer la prochaine saison en laissant dans chaque hausse, un espacement  équivalent à deux ou trois cadres qui seront remplacés en début de saison.

Larves de fausse-teigne

Nous craignons tous la fausse-teigne qui fait toutefois partie de notre écosystème. C’’est un papillon de nuit de la famille des mites qui pour se développer a besoin de chaleur, d’obscurité et de protéines, tous ces éléments sont regroupés dans les hausses…

Afin de ne pas avoir de mauvaise surprise au printemps en découvrant la cire des cadres mangée par ce « dévastateur », empilez les hausses sur un support type parpaings, une grille à reine, un ensemble d’une dizaine de hausses coiffée d’une grille à reine et le tout sous une avancée, ce qui permettra une ventilation de la « colonne » et les larves de fausse-teigne ne pourront pas se développer. Surtout ne pas les stocker au fond du garage.

Hausses préparées pour la prochaine saison

On trouve également chez les détaillants apicoles le bacille de Thuringe, ennemi des larves de lépidoptères, utilisable en agriculture biologique.

L’état des provisions : vous ne trouverez aucune homogénéité de vos colonies dans la gestion des provisions, certaines seront conséquentes, ne pas hésiter à répartir les réserves sur d’autres plus faibles et apporter un complément en sirop non-dilué à celles qui sont vraiment légères (celui du commerce présente un avantage : il est tout prêt et ne dégage aucune odeur, si bien que vous ne risquez que très peu le pillage). Un conseil : il vaut mieux nourrir au sirop car il est plus assimilable que le candi, plus indiqué en période hivernale. Il peut arriver qu’une colonie n’ait plus de place pour la ponte, n’hésitez pas à lui retirer un à deux cadres pleins de miel et à les remplacer par des cadres construits vides, un petit apport d’un sirop léger de stimulation et les cadres vides seront pondus dans les prochains jours.

Nourrisseur dans une hausse vide

Resserrer ses colonies : réduire le volume de la ruche va aider celles qui sont le moins populeuses, cela évitera une déperdition de la chaleur, c’est une gestion au cas par cas, certaines seront tellement populeuses que vous les laisserez sur les 10 cadres de corps. Cependant, la plupart auront besoin d’être partitionnées, avec partitions isolantes, elles ne passeront que mieux la période hivernale.

Le regroupement : deux non-valeurs ne feront jamais une forte colonie… mais vous pouvez tout de même réunir deux petites afin qu’elles puissent passer la période hivernale ; c’est à la portée de tous, pour cela, attendez le soir et que tout le monde soit rentré et vous superposez les deux ruches séparées de deux feuilles de papier journal (entaillées de quelques coups de couteau) ; la nature fera le reste, les odeurs vont se diffuser, se mélanger et la reine la plus vaillante tuera sa rivale. Le lendemain ou le surlendemain matin, les deux colonies n’en feront plus qu’une.

Renforcer une colonie : c’est surtout utile pour les essaims qui ont été faits tardivement, il est possible de les renforcer en important un ou plusieurs cadres de couvain fermé, que vous aurez prélevé de ruches fortes. Ne négligez pas de leur donner un peu de sirop de stimulation pour leur redonner du dynamisme.

Le conditionnement du miel : le miel ayant bien décanté (une dizaine de jours), il peut maintenant être mis en pots ; certains apiculteurs l’ensemenceront avec un miel à cristallisation très fine (la plupart des miels de printemps)  pour lui donner un aspect plus crémeux et plus agréable en bouche avec sa cristallisation fine.

Mise en pot du miel

Règlement du concours des miels et pains d’épices

Que faire de la cire ? Il y en a deux sortes, celle des cadres réformés dite « de corps » qui sera fondue à la chaudière ou un peu plus tôt dans la saison, au cérificateur Elle sera revendue ou échangée chez votre fournisseur de matériel apicole.

Vous avez également de la cire d’opercules, moins abondante, mais d’une grande  pureté, il faut l’isoler et la conserver sur plusieurs années en fonction du nombre de ruches dont vous disposez, et ensuite la recycler, La Manche Apicole prête à ses adhérents un gaufrier à cire à refroidissement par eau, le meilleur moyen pour utiliser ses propres cires, les abeilles vous le rendront bien.

Prochain rendez-vous en octobre.     A.L. et K.L.

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.. et on dit quoi à la Reine .?. *

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