La Manche Apicole

AU FIL DES MOIS… OCTOBRE 2024

Fleurs de lierre

 

Si nous pouvons faire un bilan de cette année apicole 2024, c’est la pluie qui aura marqué cette saison et nous avons l’impression d’être restés en automne depuis octobre 2023 ! Le froid, le vent… que d’ingrédients néfastes à la bonne conduite de nos colonies ! Même si les plantes ont besoin d’humidité, un excès peut contrarier le butinage.

Petite récolte sur l’ensemble de notre département, avec, comme chaque année, des exceptions sur des zones protégées. Il est important maintenant de nous consacrer à l’hivernage et que nos colonies passent ce cap pour que le redémarrage au printemps se fasse dans de bonnes conditions. Nous n’avons pas la science infuse, mais voici tout de même quelques conseils qui pourront vous servir.

Le lierre est maintenant en fleurs et apporte du nectar en quantité non négligeable, ce qui favorisera la ponte et la relancera pour certaines colonies, pour avoir ainsi les naissances des futures abeilles d’hiver car plus elles seront nombreuses et mieux se passera l’hivernage. Et pour un bon redémarrage de nos colonies courant janvier, il faut également un  important apport de pollen, ce que le lierre est capable de fournir en quantité.

Nourrisseur plastique dans une hausse vide

Complément de nourriture si besoin. Il ne faut pas trop attendre pour apporter un complément de nourriture, à cette période, il est préférable de mettre du sirop plutôt que du candi, à réserver pour l’hiver si les besoins s’en font sentir. Vous le donnerez le soir, légèrement tiédi et par une température supérieure à 12°.

Comment savoir si une colonie a besoin d’être renforcée en nourriture ? Il faut la peser par l’arrière avec un peson (le poids indiqué sera multiplié par 2) et en fonction du bois de construction des corps de ruche, vous pourrez vous baser sur un poids qui varie entre 35 et 40 kg. Nous comptons qu’il faut entre 15 et 20 kg de nourriture pour passer un hiver dans de bonnes conditions.

Le sirop de nourrissement. Deux solutions, vous pouvez l’acheter dans un commerce apicole en bidons ou en seaux (il est bien assimilable et sans odeur) ou le préparer vous-même, donnez-lui alors une concentration importante en sucre, 5 litres d’eau pour 16 kg de sucre agrémenté de 4-5 cuillères à soupe de vinaigre de cidre car la transformation reste toujours délicate pour nos abeilles et il ne s’agit pas de les épuiser. Ce nourrissement d’appoint doit être terminé pour le 15 octobre, au plus tard. Il faut savoir qu’en donnant du candi, les abeilles auront besoin d’eau pour le dissoudre et le consommer et en période hivernale, les sorties ne sont parfois pas possibles, veillez à avoir toujours à proximité du rucher un abreuvoir.

Renforcement des ruches faibles. Si vous possédez plusieurs colonies, essayez « d’équilibrer » leur force en étant, bien sûr, vigilant sur l’état sanitaire de celles où vous aller prélever…. Ainsi, si vous disposez d’une ruche comprenant plus de 3 cadres de couvain, il est possible d’en donner un, avec du couvain fermé de préférence, à une colonie qui n’en possèderait que un ou deux. Un conseil tout de même, un peu de sirop 50/50 peut être donné pour stimuler et faire relancer la ponte. Le raisonnement est le même pour les cadres de provisions : on trouve parfois des colonies très « chargées » et d’autres qui le sont peu.

Rucher école : ruche de niveau

Niveau des ruches. Pensez à les caler en leur donnant une pente vers l’avant, à la fois cela permettra aux abeilles de ne pas se noyer dans le sirop de nourrissement que vous leur avez donné et pendant cette longue période hivernale, l’écoulement de l‘humidité présente dans les ruches sera facilitée.

Tiroir pour fermer le plateau plastique

Fermer les plateaux. Pour ceux qui avaient choisi d’ouvrir le fond de leurs ruches, pensez à glisser vos plaques pour éviter les courants d’air à l’intérieur.

Toits. S’ils sont plats, vous pouvez y poser une grosse pierre ou un petit parpaing afin qu’ils ne soient pas emportés par le vent. Il est également intéressant de mettre une couche de matière isolante entre les toits et le couvre-cadres.

Portière anti-frelon

Intrusion des rongeurs. C’est le moment de poser les portières à l’entrée des ruches  pour éviter que des intrus viennent s’installer bien au chaud pour passer l’hiver ; nous pensons au mulot, il trouvera gîte et couvert et souillera l’intérieur. Cet aspect est important et il n’est pas rare, malheureusement, de retrouver des colonies mortes à cause des rongeurs. Choisissez plutôt des portières anti-frelons métalliques pour également éviter leur intrusion.

Partition en position 10

Partitions. Réduire le volume va aider une colonie un peu faible à se développer, il est grand temps de les resserrer avec des partitions pour celles qui sont un peu moins populeuses, car il faut toujours penser au calorifugeage, moins il y aura de déperdition de chaleur et moins elles auront besoin de nourriture.

Lanières de traitement anti-varroas

Traitement contre varroa. Nous en avons déjà parlé et sans vouloir être rabat-joie, il est très important et crucial pour la sauvegarde de ses colonies, que de faire un traitement contre varroa car dans presque tous les cas, une infestation par l’acarien entraîne la perte de toute la colonie d’abeilles.. Si vous avez utilisé des lanières, grattez-les légèrement à la brosse métallique (pour enlever la propolis) au bout de 4-5 semaines depuis la pose et repositionnez-les là où se situe le couvain car il ne faut pas oublier que la grappe se déplace…

Varroas

Frelon asiatique. Il est actuellement au summum de son expansion, vous pouvez toujours poser des pièges et jouer de la raquette, mais malheureusement, cela n’aura que peu d’effet sur l’impact de ce prédateur, recherchez plutôt les nids afin qu’ils puissent être détruits. Nous venons d’équiper les trois ruchers-écoles de harpes électriques solaires et de muselières, nous ferons un bilan sur les résultats collectés en fin de saison sur l’efficacité de ces deux méthodes de lutte.

Installation des harpes sur le rucher-école de St Lô
Mise en place d’une muselière à l’entrée de la ruche

Mise en hivernage. A partir de maintenant, plus d’intervention sur vos ruches, sauf bien sûr pour enlever le traitement anti-varroa ; après le travail important qu’elles ont fourni, elles ont bien mérité qu’on les laisse en paix.

Nos abeilles souffrent de beaucoup de maux. Les paramètres que l’on peut maîtriser restent peu nombreux, cependant, l’action de l’apiculteur en début d’automne est déterminante : traitement varroa, compléter si besoin les provisions, mise en place des partitions et limiter la pression du frelon asiatique.

 

Prochain rendez-vous en novembre.       A.L. et K.L.

 

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