Les belles journées que nous avons eues en ce mois d’octobre, nous aurions aimé les connaître pendant la miellée d’été… Douceur et humidité ont favorisé la floraison du lierre, dernière plante mellifère qui permet à nos colonies de faire le plein de nectar, relance la ponte, et fournit du pollen pour le nourrissement des larves. Nous avons ressenti une certaine accalmie sur la pression du frelon asiatique, mais en fait il est toujours bien présent sur certains ruchers, ceux de ville principalement ; espérons que l’impact engendré par ce fléau n’aura pas ou peu de conséquences. Grâce à une subvention du Conseil départemental, nous avons équipé les trois ruchers-écoles de pièges dernière génération, harpes solaires et muselières ; un bilan sera fait sur ce dispositif anti-frelons.
Tout pendant que la météo le permet, n’hésitez pas à stimuler encore, avec un sirop léger, pour ainsi maintenir et développer un couvain afin d’avoir de belles populations. Même si vous le savez déjà, il faut impérativement que les colonies aient entre 15 et 18 kg de provisions pour passer l’hiver dans de bonnes conditions. Les nuits vont normalement se rafraîchir et petit à petit, nous allons rentrer dans la trêve hivernale ; il faudra attendre maintenant le mois de janvier pour voir l’éclosion des premiers chatons de noisetiers, le premier pollen qui symbolisera la reprise de l’élevage.
Traitement varroa. Si vous avez traité avec une molécule de synthèse (lanières Apivar ou Apitraz) juste après la récolte, les 12 semaines sont maintenant écoulées (ou presque). Il faut absolument les retirer car les laisser trop longtemps ne ferait qu’apporter une pollution certaine à la cire et favoriserait l’accoutumance pour les varroas à la matière active. Profitez d’une belle journée pour ouvrir les ruches et les enlever. Par ailleurs, il faut toujours manipuler les lanières avec des gants et ne pas les jeter à la poubelle.
Isolation des ruches. Dans la nature, l’abeille se satisfait de l’endroit qu’elle a trouvé et choisi pour s’installer, mais comme chacun le sait, la chaleur a tendance à monter et le fait de poser une plaque isolante type Apifoam sous le toit (certains le collent), permettra de conserver la chaleur. En plus de cette précaution, vous pouvez également poser directement sur le dessus des cadres une plaque « Isoruch », composée d’aluminium et de bulles d’air, idéale pour faire un barrage au froid.
Autre précaution, il est encore temps de resserrer les colonies en fonction de leur taille, de moduler l’espace et l’adapter. Pas de cadres vides en rive, veillez à ce que les cadres soient pleins de miel, cela évitera à la grappe de trop bouger pendant l’hiver, si toutefois il était rigoureux.
Entretien du rucher. C’est la période où vous allez pouvoir élaguer si nécessaire l’environnement de votre rucher, rajouter des plots si vous souhaitez l’agrandir, passer un dernier coup de tondeuse ou de débroussailleuse pour être prêt au printemps.
Entretien du matériel. Profitez de ces mois de répit pour nettoyer tout le matériel qui a déjà servi ; pour tous les éléments en bois et en métal, type grille à propolis, utilisez la flamme d’un chalumeau pour détruire tous les spores et bactéries. Pour tout le matériel en plastique, utilisez en dilution un verre de 250 ml d’eau de Javel à 2,6° dans 1 litre d’eau, concentration suffisante pour être efficace. Cette préparation sera à utiliser dans les 24 heures après la préparation (la manipulation de l’eau de Javel doit se faire avec précaution).
Commande de matériel. Ne vous y prenez pas au dernier moment car les fournisseurs ont du mal à satisfaire leur clientèle en pleine saison apicole. L’hiver, on peut également trouver du matériel d’occasion. Pour les ruches et les ruchettes, le temps de séchage peut être long avec certaines peintures, il est donc intéressant de les acquérir dès le début de l’année. Si le bois de construction utilisé est de bonne qualité (type douglas), il n’est pas nécessaire de les peindre, vos ruches vont « griser » et elles seront aussi résistantes que si elles avaient été peintes. Avantage de les laisser en bois brut, les ruches seront plus facilement dissimulées dans l’environnement, et ainsi les tentations moins grandes de se les faire voler…
Réservation des essaims. Ils sont malheureusement très difficiles à obtenir dans notre département. Là aussi, si vous en avez besoin, il faut les réserver le plus tôt possible ; ce sera trop tard quand les beaux jours reviendront. Attention à leur provenance, un commerce avec des essaims venant de pays étrangers se pratique, essayez de rester local et achetez au juste prix…
N’hésitez pas à passer une fois par semaine sur votre rucher, pour s’assurer que tout est en bon ordre.
Passez de joyeuses fêtes de fin d’année et rendez-vous maintenant en janvier.
A.L. et K.L.