La Manche Apicole

AU FIL DES MOIS… JUILLET 2025

 

Abeille sur une fleur de trèfle

Nous avons pu observer de belles récoltes printanières avec sur certains secteurs, un miel goûteux aux saveurs d’aubépine qui a fleuri cette année pendant plus d’un mois. Ensuite, nous avons eu un petit « trou de miellée » et depuis le 7-8 juin, celle d’été a démarré avec une météo, disons-le, exceptionnelle : chaleur humide, légères pluies et douceur nocturne… Sans faire de prévisions hâtives, ce pourra être une très bonne année  s’il n’y a pas eu trop peu de pluie, juste assez pour maintenir les sols frais pour accompagner la floraison du trèfle blanc, source non négligeable de nectar.  Actuellement, le châtaignier est en fleur et si vous avez l’occasion de passer dans le Sud-Manche, cette odeur si caractéristique de sous-bois vous remplit les narines, les ronces sont à leur apogée, encore une bonne quinzaine de jours pour remplir les hausses pour les colonies qui en ont le potentiel. Dans le nord du département, la bruyère a un peu manqué d’eau mais elle est en fleur.

Bruyère en fleur

Pour ceux qui ont fait des essaims, nous avons eu globalement une assez bonne réussite, les périodes de fécondation n’ont pas eu à souffrir d’une météo capricieuse  et si vous avez des haussettes vous pouvez d’ores et déjà les placer sur ces petites colonies. Les reines ont pu être marquées, cela facilite les choses lors des visites et permet de mieux contrôler leur l’âge et si vous ne l’avez pas trouvée, vous pouvez toujours planter une punaise de la couleur de l’année sur la ruchette. Maintenant les floraisons sont là et d’après les prévisions, la météo va demeurer clémente sur les semaines à venir. Les nombreuses butineuses peuvent aller aux champs et travailler sans relâche du lever du jour à la tombée de la nuit. Les ventileuses ne vont plus chômer, les faux bourdons sortent également à la recherche d’une reine non fécondée, mais, pour eux, les jours sont comptés, la saison de  la reproduction touche à sa fin.

Pour ceux qui auraient pris du retard sur la confection d’essaims artificiels, il est toujours temps d’en faire, et en règle générale, les essaims faits à cette période essaiment peu la saison suivante car les reines débutant tardivement leur ponte, n’ont pas encore une année de ponte derrière elles. Même s’il n’y a pas eu beaucoup d’essaimage en 2025, cela reste tout de même la préoccupation majeure pour l’apiculteur.

Veillez à ne prendre que des cadres avec du couvain ouvert, ils ne pénaliseront en aucun cas la miellée en cours et n’affaibliront que partiellement les colonies , pour rappel, entre la ponte et une butineuse, il vous faudra attendre 42 jours. Prenez bien soin de resserrer les colonies et de remplacer ces cadres manquants par des partitions et non des cadres de cire gaufrée, car ce n’est plus le moment de mettre des cires à construire, car le nombre de cirières a considérablement diminué et les cadres seront mal bâtis ! Concentrez-vous sur la surveillance du remplissage des hausses ; en cas de chaleur humide, le nectar rentre à flot et une petite semaine suffit généralement pour les remplir. Sachez que par une très belle journée, ce sont entre 7 et 8 litres de nectar qui peuvent rentrer sur les colonies les plus fortes (nectar ne veut pas dire miel, il sera transformé dans le jabot de plusieurs abeilles et ventilé avant qu’il ne le devienne)… Elles en mettent alors partout dans le corps de ruche et remontent ce nectar la nuit dans les hausses. Allez le soir visiter votre rucher, vous sentirez des odeurs bien caractéristiques d’une miellée qui se déroule dans les meilleures conditions et pour les plus aguerris, vous reconnaîtrez à l’odeur la plante qu’elles sont allées visiter le plus et vous observerez les ventileuses battre des ailes afin de créer un courant d’air pour assécher le nectar. C’est un spectacle dont on ne se lasse pas !

Ventileuses au travail

Vous pouvez retirer des cadres operculés pour les extraire et dans la foulée les remettre vides, le dynamisme que cela engendre incite nos petites protégées à les remplir à nouveau… Vous pouvez en mettre un sur deux sur les hausses que vous allez poser, le dynamisme sera toujours présent. Dans tous les cas, ces cadres odorants seront remis à la ruche à la tombée de la nuit pour éviter le pillage (un mal souvent sous-estimé).

Encore et toujours, surveillez les remérages. Dans les colonies où vous ne constatez pas de ponte, introduisez des cadres comprenant des œufs ou un carré découpé au couteau et replacé dans le bon sens sur un cadre de la colonie orpheline afin que les abeilles puissent élever une reine si elles devaient ne plus en avoir.

Découpe d’un carré avec œufs 10×10 cm environ
Introduction du carré dans la ruche orpheline
Cellules royales construite sur le carré d’œufs prélevé.

À partir de maintenant, la reine réduit considérablement sa ponte et plus on avancera dans le mois et moins les butineuses seront nombreuses. Après le 15-20 juillet, la grande miellée tant attendue sera presque terminée. Pour ceux qui ont des ruches sur les bruyères de la lande de Lessay, des falaises de Champeaux, les landes de la Hague ou des emplacements à proximité de champs de sarrasin, la miellée pourra se poursuivre un peu mais l’essentiel aura déjà été récolté.

Cette année, dans la Manche, nous avons eu la chance de bénéficier de conditions météorologiques favorables, avec des précipitations régulières et des températures relativement élevées. Malheureusement, le réchauffement climatique continue de perturber les miellées dans de nombreuses régions de notre pays (et ailleurs) : sécheresses et canicules se succèdent, mettant parfois en péril les récoltes. Cela nous rappelle à quel point notre activité, comme tant d’autres, dépend fortement des conditions climatiques. Nous adressons notre soutien à nos collègues et amis apiculteurs qui subissent ces aléas.

Préparons maintenant la miellerie pour accueillir les hausses et récolter le miel, récompense de tous nos efforts (le local doit être propre et sec).

 

Au mois prochain.                                                                                                  A.L. et K.L.

 

 

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.. et on dit quoi à la Reine .?. *

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