La Manche Apicole

AU FIL DES MOIS… JUILLET 2024

Abeille sur fleurs de trèfle

Quel printemps désastreux… pluie en abondance, froid et vent, voilà le constat qui a pu être fait en ce début d’année apicole où bon nombre de colonies, si l’apiculteur n’a pas été attentif, ont connu la disette. Depuis la mi-juin, un peu de douceur, de la chaleur même et la grande miellée d’été a pu commencer.

Floraison des bruyères dans la Hague

Soyons optimistes, chacun sait que dans la Manche, la récolte peut se faire en une quinzaine de jours, le temps est court pour assurer à la fois la ressource alimentaire pour nos abeilles et également pour nous récompenser de tous les efforts que nous avons pu fournir. En ce moment, la nature n’est qu’un bouquet de fleurs : trèfle blanc, ronce, châtaignier, tilleul ; la bruyère de la lande de Lessay ainsi que celle de la Hague et du Val-de-Saire débutent leur floraison et si les nuits ne sont pas fraîches et les journées relativement belles, tout devrait être réuni aujourd’hui pour voir les hausses se remplir… Quel plaisir de voir les nombreuses butineuses aller aux champs et travailler sans relâche, dans un ballet incessant, du lever du jour à la tombée de la nuit… Les ventileuses ne vont plus chômer car il faut assécher le nectar qui rentre, les faux bourdons sortent également à la recherche d’une reine non fécondée, mais, pour eux, les jours sont comptés, la saison de la reproduction touche à sa fin.

Ventileuses en action

Relativement peu d’échecs sur les essaims faits par division, un choix peut être fait, soit de les transvaser dans des ruches et augmenter le nombre de cadres ou poser des haussettes pour augmenter sa production de miel sur ces petites colonies. Les reines ont pu être marquées, pour à la fois connaître leur âge et également pour faciliter leur repérage lors des manipulations.

Reine marquée de l’année 2024

Pour ceux qui voudraient augmenter leur cheptel ou qui auraient pris du retard sur la confection d’essaims artificiels, il est toujours temps d’en faire (même s’il ne faut pas « traîner » car la présence du frelon asiatique en cours d’été peut compromettre la réussite des vols de fécondation), veillez à ne prendre que des cadres avec du couvain ouvert, ils ne pénaliseront en aucun cas la miellée car, pour rappel, entre la ponte et une butineuse, il vous faudra attendre 42 jours. Un conseil : si vous faites des essaims artificiels à cette période, vous n’hésiterez pas à placer des partitions là ou vous avez enlevé des cadres pour rétrécir le corps de ruche. En règle générale, les essaims faits à cette période essaiment peu la saison suivante car les reines débutent tardivement leur ponte.

Création d’un essaim artificiel au rucher-école

Les cires gaufrées ne sont plus d’actualité, concentrez-vous sur la surveillance du remplissage des hausses ; en cas de chaleur humide, le nectar rentre à flot et une petite semaine suffit généralement pour les remplir. Sachez que par une belle journée, ce sont entre 7 et 8 litres de nectar, qui peuvent rentrer sur les colonies les plus fortes, ce qui est déjà beaucoup et donnera environ 2,5 kg de miel (nectar ne veut pas dire miel, il sera transformé dans le jabot de plusieurs abeilles et ventilé avant qu’il ne devienne miel)… Pour être plus précis, si toutes les conditions sont réunies, 2 kg de miel peuvent être stockés dans la journée. Les abeilles stockent le nectar partout où il y a de la place et le remontent la nuit dans les hausses. Allez le soir visiter votre rucher, vous sentirez des odeurs bien caractéristiques d’une miellée qui se déroule dans les meilleures conditions et pour les plus aguerris, vous reconnaîtrez à l’odeur la plante qu’elles sont allées visiter le plus et vous observerez les ventileuses battre des ailes afin de créer un courant d’air pour assécher le nectar. C’est un spectacle dont on ne se lasse pas ! Vous pouvez retirer des cadres operculés pour les extraire et dans la foulée les remettre vides, le dynamisme que cela engendre incite nos petites protégées à les remplir à nouveau… Vous pouvez en mettre un sur deux sur les hausses que vous allez poser, le dynamisme sera toujours présent. Dans tous les cas, ces cadres odorants seront remis à la ruche à la tombée de la nuit pour éviter le pillage, phénomène si souvent sous-estimé.

Balance connectée : départ d’une miellée

Le remérage, encore et toujours à surveiller. Si après 4-5 semaines la ponte n’est pas présente dans les essaims artificiels, introduisez un cadre comprenant des œufs ou un carré découpé au couteau très aiguisé avec de très jeunes larves afin que les abeilles puissent élever une reine si elles devaient ne plus en avoir.

Au solstice d’été, la reine réduit considérablement sa ponte, les butineuses seront de moins en moins nombreuses. Après le 15-20 juillet, la grande miellée d’été tant attendue sera presque terminée. Pour ceux qui ont des ruches sur les bruyères de la lande de Lessay, des falaises de Champeaux, les landes de la Hague ou des emplacements à proximité de champs de sarrasin ou de luzerne, la miellée pourra se poursuivre un peu mais l’essentiel aura déjà été récolté. 

Nettoyons et préparons maintenant la miellerie pour accueillir les hausses et récolter le miel, récompense de tous nos efforts, car franchement, nous l’avons bien mérité…

Au mois prochain.                                                                                     

A.L. et K.L.

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.. et on dit quoi à la Reine .?. *

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