AU FIL DES MOIS… JUILLET 2022
Après être sortis d’un printemps exceptionnel quant aux récoltes qui ont pu être faites dans le centre et le sud-Manche et un peu moins abondantes dans le nord-Cotentin, le mois de juin 2022 sera à marquer dans les tablettes comme étant un mois, lui aussi, exceptionnel. Peu de temps mort sur les récoltes successives, et le creux de miellée ne s’est pratiquement pas fait ressentir. Un léger rafraîchissement en fin de mois de juin où le confinement des colonies a eu pour conséquence de faire repartir l’essaimage, mais rien à voir avec celui intempestif de 2021 à la même période.
Les pluies successives et moments de chaleur ont fait fleurir le trèfle blanc de façon exceptionnelle et la fraîcheur des sols fera que cette floraison perdurera. Actuellement, le châtaignier est en fleur, les ronces sont à leur apogée, encore une bonne quinzaine de jours pour remplir les hausses pour les colonies qui en ont le potentiel. Dans le nord du département, la bruyère a reçu suffisamment d’eau pour fleurir en abondance ; aujourd’hui, tous les facteurs de bonne récolte sont réunis et si vous avez été suffisamment attentifs et prévoyants, les hausses devraient se remplir vu les prévisions météorologies annoncées.
Sur les essaims faits par division, la réussite est assez bonne en début de printemps mais quelques bourdonneuses en deuxième partie, et pour ceux qui se sont bien développés, une haussette a pu être mise pour récolter quelques kilos de miel. Les reines ont pu être marquées, cela facilite les choses lors des visites et permet de mieux contrôler l’âge de ses reines au rucher. Maintenant les floraisons sont là et si la météo demeure clémente avec suffisamment d’humidité, les nombreuses butineuses peuvent aller aux champs et travailler sans relâche du lever du jour à la tombée de la nuit. Les ventileuses ne vont plus chômer, les faux bourdons sortent également à la recherche d’une reine non fécondée, mais, pour eux, les jours sont comptés, la saison de la reproduction touche à sa fin.
Vous pouvez encore faire quelques essaims en ne prenant que des cadres avec du couvain ouvert qui ne pénaliseront pas la miellée en cours et n’affaibliront pas trop les colonies, en prenant soin de placer des partitions là où vous aurez pris des cadres pour rétrécir le corps de ruche. En règle générale, les essaims faits à cette période essaiment peu la saison suivante car les reines débutant tardivement leur ponte, n’ont pas encore une année de ponte derrière elles. Même s’il n’y a pas eu beaucoup d’essaimage en 2022, c’est tout de même la préoccupation majeure pour l’apiculteur.
Ce n’est plus le moment de mettre des cires à construire, le nombre de cirières a considérablement diminué et vous n’aurez plus de cadres bien bâtis ! Concentrez-vous sur la surveillance du remplissage des hausses ; en cas de chaleur humide, le nectar rentre à flot et une petite semaine suffit généralement pour les remplir. Sachez que par une belle journée, ce sont entre 7 et 8 litres de nectar qui peuvent rentrer sur les colonies les plus fortes (nectar ne veut pas dire miel, il sera transformé dans le jabot de plusieurs abeilles et ventilé avant qu’il ne devienne miel)… Elles en mettent alors partout dans le corps de ruche et remontent ce nectar la nuit dans les hausses. Allez le soir visiter votre rucher, vous sentirez des odeurs bien caractéristiques d’une miellée qui se déroule dans les meilleures conditions et pour les plus aguerris, vous reconnaîtrez à l’odeur la plante qu’elles sont allées visiter le plus et vous observerez les ventileuses battre des ailes afin de créer un courant d’air pour assécher le nectar. C’est un spectacle dont on ne se lasse pas !
Vous pouvez retirer des cadres operculés pour les extraire et dans la foulée les remettre vides, le dynamisme que cela engendre incite nos petites protégées à les remplir à nouveau… Vous pouvez en mettre un sur deux sur les hausses que vous allez poser, le dynamisme sera toujours présent. Dans tous les cas, ces cadres odorants seront remis à la ruche à la tombée de la nuit pour éviter le pillage (un mal souvent sous-estimé).
Encore et toujours, surveillez les remérages. Dans les colonies où vous ne constatez pas de ponte, introduisez des cadres comprenant des œufs ou un carré découpé à l’emporte-pièce de très jeunes larves afin que les abeilles puissent élever une reine si elles devaient ne plus en avoir.
À partir de maintenant, la reine réduit considérablement sa ponte et plus on avancera dans le mois et moins les butineuses seront nombreuses. Après le 15-20 juillet, la grande miellée tant attendue sera presque terminée. Pour ceux qui ont des ruches sur les bruyères de la lande de Lessay, des falaises de Champeaux, les landes de la Hague ou des emplacements à proximité de champs de sarrasin, la miellée pourra se poursuivre un peu mais l’essentiel aura déjà été récolté.
Préparons maintenant la miellerie pour accueillir les hausses et récolter le miel, récompense de tous nos efforts (le local doit être propre et sec).
Au mois prochain. A.L. et K.L.
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