Nous voici déjà à la fin de la grande miellée d’été, la météo n’a pas été des plus favorables sur la deuxième quinzaine de juin et sur les trois premières semaines de juillet avec au programme froid, pluie et vent… Les ruchers bien abrités ont pu tirer leur épingle du jeu, mais en règle générale, c’est une petite année, si nous combinons la récolte de printemps et celle d’été.
Les miels récoltés sont en général assez clairs, le tilleul a été présent sur beaucoup de ruchers, ce qui fait un miel parfumé, délicat qui a un goût légèrement mentholé, idéal pour les consommateurs qui sucrent leur tisane.
Même s’il y a toujours des floraisons de ronce, de trèfle et de bruyère, nous remarquons les abeilles musarder sur la planche d’envol, la saison des récoltes est bien finie, nos avettes vont compléter de nectar les cadres de corps pas encore remplis et elles se préparent, sans le savoir à l’hivernage et l’activité va se réduire progressivement.
Surveillez bien les réserves, elles se sont donné tellement de mal pour produire le miel que l’apiculteur aura récolté qu’il ne faut absolument pas les laisser sans provision. Ne pas hésiter à leur donner du sirop, non dilué s’il est du commerce, 3 à 4 litres par colonie, ou s’il est préparé par vous-même, comptez 5 litres d’eau pour 8 kg de sucre de betterave agrémenté de cinq ou six cuillères à soupe de vinaigre de cidre pour acidifier le mélange et rendre le sirop davantage assimilable par l’abeille, car il faut une grande énergie aux abeilles pour le transformer, il vaut mieux réserver cet effort aux vieilles butineuses pour qu’elles le stockent et le transforment.
N’hésitez pas à revenir une semaine plus tard pour leur donner un sirop de stimulation cette fois, un quart de litre, un sirop coupé (50-50) pour stimuler la ponte, car plus vos abeilles seront nombreuses et meilleur sera l’hivernage. Surtout nourrissez le soir et soyez particulièrement vigilant quant au pillage, qui constitue un réel danger, bien souvent sous-estimé, dans nos ruchers.
Ne tardez pas à récolter, vous éviterez bien souvent les ardeurs agressives des colonies qui défendent leur butin, les fleurs se font de plus en plus rares et rien de tel, pour la santé de nos protégées que de les laisser garnir, pour passer l’hiver, les rayons en miel et non en sirop, le miel n’est-il pas leur nourriture ?
Vérifiez la présence de ponte ou celle d’une reine dans vos colonies. Si vous ne voyez ni l’une ni l’autre, vous pouvez insérer un cadre de couvain ouvert afin qu’elles élèvent une jeune reine. Il faut le faire rapidement car les mâles vont devenir de plus en plus rares (on peut encore avoir des vols de fécondation en août et ces jeunes reines engendrent souvent des colonies fortes et non-essaimeuses l’année qui suit).
Le traitement contre varroa doit être effectué juste après la récolte : plusieurs médicaments sont proposés pour lutter contre ce fléau, qu’ils soient d’origine naturelle ou de synthèse. Faites-le impérativement, vous diminuerez ainsi la pression de cet acarien, premier responsable de beaucoup de maux et de pertes hivernales de colonies. Utilisez des produits homologués, pas de « recette maison », n’oubliez pas que vous consommez et faites consommer les produits de vos ruches, alors faîtes attention, car vous avez une responsabilité !
Les jours diminuent de plus en plus, pratiquement plus de fleurs à butiner, sauf le trèfle qui est encore présent, les réserves sont présentes, nos petites protégées peuvent donc se donner un peu de répit en attendant la dernière floraison qu’est le lierre qui débute en général fin septembre.
Rendez-vous maintenant en septembre.
A.L. et K.L.