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AU FIL DES MOIS… FEVRIER 2023

Abeille sur chatons de noisetiers

Après un début du mois de janvier relativement doux où nous avons pu constater des rentrées de pollen, nous observons un rafraîchissement assez net qui a mis un frein aux ardeurs de nos protégées, ce n’est pas plus mal… Le vent a pas mal soufflé et il était primordial d’aller jeter un petit coup d’œil sur les ruchers pour constater s’il n’y avait pas eu de dégâts.

Les jours rallongent, le soleil va prendre de la puissance et de ce fait, si les températures avoisinent les 13°, les butineuses vont sortir en nombre vers les noisetiers déjà en fleurs et les premiers saules. À remarquer que plus le pollen rentrera et plus la reine sera sollicitée pour pondre, mais avec ce redémarrage de l’activité, les abeilles vont consommer davantage : il faut absolument surveiller les réserves et ne pas hésiter à les compléter en posant un pain de candi.

Candi posé sur le couvre cadre

Candi posé directement sur les cadres

En fonction des colonies, l’activité peut être plus ou moins intense. Les dégâts collatéraux liés à la pression du frelon asiatique, l’automne dernier, ont généré une grande disparité sur l’ensemble des colonies, certaines restent populeuses alors que d’autres auront du mal à repartir, soyez donc vigilants. Dans certaines ruches, la reine n’est peut-être plus présente, ou trop vieille, d’où l’importance du marquage pour en connaître son âge signalé soit avec une punaise de la couleur de l’année plantée sur la ruche ou un relevé sur la fiche de conduite…

Les reines seront à marquer en rouge en 2023

S’il n’y a pas suffisamment d’abeilles pour stimuler sa ponte, il faudra attendre une belle journée à la fin du mois ou en mars pour ouvrir et établir un vrai diagnostic et, éventuellement, stimuler au sirop 50/50 tiédi à 35° si cela en vaut la peine. Malgré cette stimulation, si la colonie est faible, elle aura du mal à repartir, il faudra alors penser à lui incorporer un cadre de couvain fermé, mais il est encore un peu trop tôt.

Déposez des langes graissés sur le plateau de quelques ruches pour voir si le traitement anti-varroas fait à l’automne et celui éventuellement réalisé à l’acide oxalique avec AMM (Autorisation de mise sur le marché) du début d’hiver ont été suffisants ; faites un comptage et au-delà de 2 varroas/jour, il faudra penser à refaire un traitement. Encore une fois, ne négligez pas le traitement contre varroa, il reste le fléau numéro 1 des abeilles, bien avant le frelon asiatique.

Varroas sur un tiroir de plancher

Varroas sur une nymphe

Varroas phorétique

Si aucune abeille ne sort de la ruche par beau temps, il y a de fortes chances que la colonie soit morte, vous pouvez alors l’ouvrir, retirer les cadres, les fondre pour récupérer la cire qui ne devra pas servir à la confection de cire gaufrée (risque de maladie ou de pollution). En profiter pour ramener tous les éléments vides à l’atelier et les nettoyer, les gratter puis les passer au chalumeau afin de les désinfecter. Une petite astuce : pour retirer la propolis des cadres, les faire tremper dans un bain avec de la lessive de soude.

Si vous constatez des mortalités importantes, n’hésitez pas à le signaler à la DDPP. Il suffit d’envoyer un mail à l’adresse suivante : ddpp@manche.gouv.fr N’oubliez pas d’indiquer votre numéro d’apiculteur (NAPI).

C’est le moment de passer en revue tout le matériel et faire une remise en état des cadres, ruches et ruchettes, pour ne pas être pris au dépourvu le moment venu. Préparez et cirez vos cadres que vous laisserez à température ambiante, faites des partitions en nombre car nous en avons toujours besoin.

Partition

Vous pouvez aussi réfléchir à de nouveaux emplacements et prendre contact avec des propriétaires de terrains jouxtant des endroits qui vous paraissent favorables : bois, friches, landes… Il ne faut cependant pas déplacer les colonies par temps trop froid, ce qui désorganiserait la grappe. Dans tous les cas, pensez à respecter la législation en vigueur.

Piège à frelon type Jabeprode

Pensez également à déposer dès maintenant des pièges sélectifs pour capturer des fondatrices frelons asiatiques, car vu la pression que nous avons eue en 2022, nous pensons qu’il est important d’en piéger un maximum dès le réveil de la nature. Soyons vigilants.

Rendez-vous en mars.                                                                              A.L. et K.L.

AU FIL DES MOIS… NOVEMBRE et DECEMBRE 2022

Frelon asiatique accroché à une branche et qui découpe une abeille

Exceptionnellement doux et inquiétant ce mois d’octobre : peu de pluie, températures élevées et jusqu’à 23° relevés… Le lierre a donné et a permis aux colonies de faire le plein de nectar et de pollen pour celles qui n’ont pas eu à affronter les assauts incessants des frelons asiatiques. Depuis son apparition dans le département, jamais nous n’avons constaté une telle pression et prédation avec jusqu’à 20 spécimens devant chaque ruche… Le réveil de printemps risque d’être douloureux car même si les populations d’abeilles sont satisfaisantes, peu ou pas de couvain en cette période où la population d’hiver devrait voir le jour. Il est encore temps de donner un peu de sirop de stimulation, très dilué, pour favoriser la ponte de la reine.

Nid de frelon asiatique

Vers le 20 octobre, nous avons eu un fort coup de vent, des nids de frelons asiatiques sont tombés à terre et des nids « satellites » sont apparus, ce qui a engendré une certaine agressivité. Soyez donc vigilants et prudents.

Il faut s’assurer quand même que les colonies aient entre 15 et 18 kg de provisions pour passer l’hiver dans de bonnes conditions. Les nuits vont normalement se rafraîchir et petit à petit, nous allons rentrer dans la trêve hivernale ; il faudra attendre maintenant le mois de janvier pour voir l’éclosion des chatons de noisetiers, signe de la reprise de l’élevage.

Déplacement des lanières de traitement

Comptage des varroas sur une surface graissée

Traitement varroa. Si les techniques utilisées pour lutter contre varroa diffèrent, les traitements doivent être réalisés, et rappelons que plus il est fait tôt après la miellée et meilleur sera le résultat. Si vous utilisez Apivar ou des lanières d’une autre marque, vous pouvez les changer de cadre et dans une quinzaine de jours, pensez à les retirer. Effectivement, si 12 semaines de traitement sont conseillées (sauf pour l’Apitraz, où il est conseillé de ne le laisser que 6-7 semaines) il ne faut surtout pas les laisser tout l’hiver car il y a un risque de pollution des cires et d’accoutumance pour les varroas à la matière active. Profitez d’une belle journée pour ouvrir et les retirer. Par ailleurs, il faut toujours manipuler les lanières avec des gants.

Isolation d’une ruche

Isolation des ruches. Dans la nature, l’abeille se satisfait de l’endroit qu’elle a trouvé et choisi pour s’installer, mais vous pouvez vous rassurer en déposant au-dessus du couvre-cadres une plaque isolante ou tout simplement deux journaux, ce n’est pas cher et efficace mais si le toit n’est pas parfaitement étanche, vous risquez une infiltration d’eau et avoir de l’humidité. Il existe dans le commerce des mousses isolantes, type Apifoam, complétées d’une plaque « Isoruch » qui sont très recommandables. Pour cette dernière, vous pouvez la placer directement sur les cadres, elle permettra de conserver la chaleur.

Entretien du rucher

Entretien du rucher. C’est la période où vous allez pouvoir élaguer si nécessaire l’environnement de votre rucher, rajouter des plots si vous souhaitez l’agrandir, passer un dernier coup de tondeuse ou de débroussailleuse pour être prêt pour le printemps.

Commande de matériel. En cette période de troubles, l’approvisionnement peut être compliqué, réfléchissez déjà à vos achats, ne vous y prenez pas au dernier moment car les fournisseurs ont du mal à fournir en pleine saison apicole. L’hiver, on peut également trouver du matériel d’occasion. Pour les ruches et les ruchettes, le temps de séchage peut être long avec certaines peintures, il est donc intéressant de les acquérir dès le début de l’année. Si le bois de construction utilisé est de bonne qualité (type douglas), il n’est pas nécessaire de les peindre, vos ruches vont « griser » et elles seront aussi résistantes que si elles étaient peintes.

Ruche kenyane en douglas

Réservation des essaims. Ils sont malheureusement très difficiles à obtenir dans notre département. Là aussi, si vous en avez besoin, il faut les réserver le plus tôt possible ; ce sera trop tard quand les beaux jours reviendront. Attention à leur provenance, un commerce avec des essaims venant de pays étrangers se pratique, essayez de rester local…

N’hésitez pas à passer une fois par semaine sur votre rucher, pour s’assurer que tout est en bon ordre.

Passez de joyeuses fêtes de fin d’année et rendez-vous maintenant en janvier.

A.L. et K.L

AU FIL DES MOIS…AOÛT 2022

Abeille sur fleurs de trèfle blanc

Un printemps exceptionnel aussi bien en hygrométrie qu’en température, a permis un développement très rapide de nos colonies. Les hausses ont pu se garnir de miel assez rapidement et pour certains apiculteurs, deux récoltes : une en mai et l’autre en juin ont pu être réalisées. Le creux de miellée s’est à peine fait ressentir, quelques jours de pluie ont pu rafraîchir les sols et faire apparaître le trèfle blanc en quantité. La chaleur de juillet a également été favorable à nos petites protégées, à part bien sûr ces quelques jours de canicule où nous avons pu les voir recouvrir l’avant des ruches et ventiler, pour à la fois retirer l’humidité du nectar et également maintenir une température raisonnable afin d’élever le couvain dans de bonnes conditions.

Le bilan sera fait à la fin de ce mois, mais nous pouvons quand même écrire que l’année a été dans l’ensemble propice à une bonne récolte.

Les abeilles commencent à musarder sur la planche d’envol, c’est le signe que la récolte est terminée… Après toute cette activité du lever du jour à la tombée de la nuit, nos avettes vont doucement se préparer à l’hivernage. L’essaimage tant redouté est maintenant terminé, reste encore quelques petites miellées sur la bruyère, la luzerne et le sarrasin. L’activité se réduit de jour en jour et le calme est revenu.

Attention aux réserves ! Juste après la récolte, ne pas hésiter à donner du sirop, non dilué s’il est du commerce, 3 à 4 litres par colonie, ou s’il est préparé par vous-même, comptez 5 litres d’eau pour 8 kg de sucre de betterave agrémenté de cinq ou six cuillères à soupe de vinaigre de cidre pour acidifier le mélange et rendre le sirop plus assimilable par l’abeille. Une grande énergie est demandée aux abeilles pour le transformer, il vaut mieux réserver cet effort aux vieilles butineuses pour qu’elles le stockent et le transforment. N’hésitez pas à revenir une semaine plus tard pour leur donner un sirop de stimulation cette fois, un sirop coupé (50-50) pour stimuler la ponte, car plus vos abeilles seront nombreuses et meilleur sera l’hivernage. Surtout nourrissez le soir et soyez particulièrement vigilant au pillage, qui constitue un réel danger, bien souvent sous-estimé, dans nos ruchers.

Nourrisseur plastique dans une hausse vide

Couvre cadres nourrisseur en bois

Les hausses pleines ou pas, il va falloir penser à faire la récolte sans attendre car moins il y a à butiner et plus les ardeurs agressives des colonies se fera ressentir. Une récolte trop tardive peut compromettre le niveau des réserves de miel de la colonie et chacun sait que le sirop ne remplacera jamais le miel, nourriture de base de l’abeille.

Le traitement contre varroa doit être effectué juste après la récolte : plusieurs médicaments sont proposés pour lutter contre ce fléau, qu’ils soient d’origine naturelle ou de synthèse. Faites-le impérativement, vous diminuerez ainsi la pression de cet acarien, premier responsable de beaucoup de maux et de pertes hivernales de colonies. Utilisez des produits homologués, pas de « recette maison », n’oubliez pas que vous consommez et faites consommer les produits de vos ruches, alors faîtes attention !

Varroas

Varroas sur une nymphe de faux-bourdon

Varroas phorétique

Varroas dans une alvéole d’abeille

Les jours diminuent de plus en plus, avec pratiquement plus de fleurs à butiner. Les réserves sont présentes, nos petites protégées peuvent donc se donner un peu de répit en attendant la dernière floraison qu’est le lierre qui débute en général fin septembre.

Rendez-vous maintenant en septembre.

A.L. et K.L.

Journée technique de la FNOSAD

Retransmise depuis Agen, le 15 janvier 2021

En rediffusion sur le site de La FNOSAD : https://www.fnosad.com/videos

Au programme, des conférences pour tous les apiculteurs sur des sujets majeurs du sanitaire apicole et en particulier sur la lutte contre le varroa : informations sur les phénomènes de résistance aux acaricides, sur des méthodes alternatives, partage d’expérience de stratégies de lutte, etc.

AC

L’ITSAP Institut de l’abeille communique :

Actualités sur le blog de l’ITSAP

Avis de l’Anses : reconnaissance du travail de l’Itsap et du réseau des ADA dans l’observatoire des résidus

Un avis de l’Anses a été publié le 5 février relatif à l’évolution de la réglementation liée à l’usage des pesticides visant à protéger les abeilles domestiques et les insectes pollinisateurs sauvages. Il répond à une saisine du ministère chargé de l’agriculture de juin 2018. Il fait suite à un premier avis apporté par l’Anses en mars 2014 destiné à mieux définir le terme « en dehors de la présence des abeilles » des mentions abeille. Dans le cadre de l’avis paru, l’ITSAP a été auditionné le 1er octobre 2018. Nous avons alors rappelé les facteurs environnementaux et climatiques influençant le butinage des abeilles. Nous avons également fait état des résultats de l’observatoire des résidus de pesticides quantifiant les co-expositions des abeilles à des mélanges de résidus d’insecticides, acaricides, fongicides et herbicides. Nous avons détaillé la récente étude de l’UMT Prade qui a révélé que certains de ces mélanges provoquent des effets négatifs sur l’activité de butinage. Finalement nous avons donné notre regard sur les pistes d’évolution des procédures de mise sur le marché des pesticides, en lien avec notre participation au groupe de la Commissions des Essais Biologiques et à notre travail de validation de la méthode de vol de retour à la ruche.
L’avis recommande de modifier la réglementation sur les traitements phytosanitaires en élargissant la restriction d’usage (et la demande de dérogation via les mentions Abeille) sur l’ensemble des produits (incluant les fongicides et herbicides) pendant la floraison ou la production d’exsudats. L’agence réitère son avis déjà exprimé en 2014 sur les traitements nocturnes des produits présentant une mention Abeilles. Elle demande également que les éventuels effets d’une exposition répétée ou sur le comportement soient mesurés. En réponse, le gouvernement annonce la création d’un groupe de travail sur le sujet.

Lire la suite : http://itsap.asso.fr/

Enquête nationale sur les pertes hivernales 2017-2018

A la suite de témoignages d’apiculteurs indiquant un taux de mortalité des colonies anormal durant l’hiver 2017-2018, le ministère chargé de l’Agriculture a réalisé une enquête à l’échelle nationale entre début juillet et fin septembre 2018.

Lire la suite : https://www.plateforme-esa.fr/sites/default/files/ENMHA%202017-2018%20Premiers%20r%C3%A9sultats_2018_10_24.pdf

Construction d’un Indicateur de Référence Ecotoxicologique de la CIRE (CIRE2)

L’ITSAP et l’INRA d’Avignon (UMT PrADE) se sont engagés dans le projet CIRE2 dont l’objectif est de définir des seuils toxicologiques à partir desquels la présence de résidus altère d’une part le développement et la longévité des ouvrières ou des reines et d’autre part la qualité des semences des faux bourdons.

Lire la suite : http://blog-itsap.fr/construction-dun-indicateur-de-reference-ecotoxicologique-de-cire-cire2/

Lutte contre Varroa : détecter au plus tôt pour intervenir efficacement

L’ITSAP-Institut de l’abeille était présent au congrès international d’apiculture et d’apithérapie de Rouen, organisé par le Syndicat National d’Apiculture, avec le Syndicat Apicole de Haute Normandie et l’Association Francophone d’Apithérapie. A cette occasion, l’ITSAP a tenu sur son stand un atelier devant une quarantaine d’apiculteurs.

Lire la suite : http://blog-itsap.fr/lutte-contre-varroa-detecter-plus-tot-intervenir-efficacement/

Résistance des colonies à varroa : la technique pour l’évaluer

Lors du congrès de Rouen, l’ITSAP-Institut de l’abeille, en collaboration avec l’INRA d’Avignon et LABOGENA, a animé un atelier sur la sélection d’abeilles résistantes à varroa.

Lire la suite : http://blog-itsap.fr/resistance-colonies-a-varroa-technique-levaluer/

Dérogation pour l’approvisionnement en cire AB

Les cires exemptes de traces de résidus chimiques sont rarissimes et presque introuvables sur le marché. Pour favoriser l’approvisionnement en cire des apiculteurs exploitant sous le label AB, un groupe de travail a défini, dans le cadre de conditions dérogatoires, une liste minimale de résidus (acaricides, pesticides) à rechercher…

Lire la suite : http://blog-itsap.fr/derogation-lapprovisionnement-cire-ab/

AC