Malgré les quelques pluies observées sur la deuxième moitié d’août, nous sommes toujours en période de sécheresse et n’avons pas eu de réelles précipitations depuis la première quinzaine de juin. Tout a « grillé » dans notre Normandie si verte habituellement… Malgré cette année sèche, globalement, une belle saison apicole qui touche maintenant à sa fin. Les récoltes sont maintenant terminées, quelques confrères espèrent encore récolter sur le sarrasin ou la luzerne, mais cela retarde la mise en place du traitement anti-varroas… Les colonies ont été resserrées pour celles qui ne garnissaient pas la totalité du corps de ruche, la visite complète effectuée pour vérifier l’état sanitaire, les portières mises. C’est l’heure maintenant du bilan.

Le frelon asiatique : une vraie calamité cette année, sa présence est exponentielle, les relevés faits par la FDGDON relatent plus de 4700 nids à la fin août, autant qu’en fin de saison 2018. Les colonies souffrent, 4-5 frelons sont souvent présents devant chaque ruche. Espérons qu’il ne perturbera pas trop nos colonies car la nouvelle génération d’abeilles, dites « abeilles d’hiver » va voir le jour et pourra ainsi assurer la pérennité et une bonne préparation à l’hivernage.


Piéger sur les ruchers où il est présent est primordial, même si cela n’endiguera pas le prélèvement d’abeilles mais réduira la nuisance. Un petit rappel sur l’appât : 1/3 de bière brune, 1/3 de vin blanc et 1/3 de sirop de fruits rouges. Un autre appât qui fonctionne également bien : un mélange d’hydromel et de cidre, également l’eau résiduelle de la fonte des cires.

Le stockage des hausses : à effectuer après les avoir faites lécher sur les corps de vos ruches (en aucun cas ne pas les mettre à lécher à l’air libre, cela crée une grande excitation, favorise le pillage et attire les abeilles des ruchers voisins avec un risque d’échange de maladie…). Vous pouvez ainsi positionner jusqu’à 4 hausses en même temps par colonie en attendant, surtout, la tombée de la nuit. Le trou de nourrissement ouvert, vous les laissez trois ou quatre jours, pas plus car les abeilles peuvent à nouveau stocker, elles vous les nettoieront et reconstruiront ce qui a été détérioré, et, de plus cela peut contribuer à relancer la ponte.
Les cadres avec du pollen seront remisés, la propolis grattée et vous pouvez déjà préparer la prochaine saison en laissant dans chaque hausse, un espacement équivalent à deux ou trois cadres qui seront remplacés en début de saison.

Afin de ne pas avoir de mauvaise surprise au printemps en découvrant la cire des cadres mangée par la fausse-teigne, empilez les hausses sur un support type parpaing, une grille à reine, un ensemble d’une dizaine de hausses coiffée d’une grille à reine et le tout sous une avancée, ce qui permettra une ventilation de la « colonne » et les larves de fausse-teigne ne pourront pas se développer. Surtout ne pas les stocker au fond du garage.



On trouve également chez les détaillants apicoles le bacille de Thuringe, ennemi des larves de lépidoptères, utilisable en agriculture biologique.
L’état des provisions : vous ne trouverez aucune homogénéité de vos colonies dans la gestion des provisions, certaines seront conséquentes et d’autres non. Il ne faut pas hésiter à les répartir dans d’autres plus faibles et apporter un complément en sirop non-dilué à celles qui sont vraiment légères (celui du commerce présente un avantage : il est tout prêt et ne dégage aucune odeur, si bien que vous ne risquez que très peu le pillage). Un conseil : il vaut mieux nourrir au sirop car il est plus assimilable que le candi, plus indiqué en période hivernale.

Resserrer ses colonies : c’est une gestion au cas par cas, certaines seront tellement populeuses que vous les laisserez sur les 10 cadres de corps. Cependant, beaucoup auront besoin d’être partitionnées, elles ne passeront que mieux la période hivernale.

Le regroupement : deux non-valeurs ne feront jamais une forte colonie… mais vous pouvez tout de même réunir deux petites afin qu’elles puissent passer la période hivernale ; pour cela, attendez le soir et vous superposez les deux ruches séparées de deux feuilles de papier journal (entaillées de quelques coups de couteau) ; la nature fera le reste, les odeurs vont se diffuser, se mélanger et la reine la plus vaillante tuera sa rivale. Le lendemain ou le surlendemain matin, les deux colonies n’en feront plus qu’une.
Le conditionnement du miel : le miel ayant bien décanté (une dizaine de jours), il peut maintenant être mis en pots ; certains apiculteurs l’ensemenceront avec un miel à cristallisation très fine (la plupart des miels de printemps) pour lui donner un aspect plus crémeux et plus agréable en bouche.
Que faire de la cire ? Il y en a deux sortes, celle des cadres réformés dite « de corps » qui sera fondue à la chaudière ou un peu plus tôt dans la saison, au cérificateur solaire (en cette année 2022, il n’y a eu aucun problème à fondre les cires, le soleil était tellement présent que plusieurs fournées pouvaient être mises en place le même jour). Elle sera revendue ou échangée chez votre fournisseur de matériel apicole.

Vous avez également de la cire d’opercules, moins abondante, mais d’une grande pureté, il faut l’isoler et la conserver sur plusieurs années en fonction du nombre de ruches dont vous disposez, et ensuite la recycler, La Manche Apicole prête à ses adhérents un gaufrier à cire à refroidissement par eau, le meilleur moyen pour utiliser ses propres cires, les abeilles vous le rendront bien.

Le traitement contre les varroas. À cette époque, il devrait déjà être réalisé… Si tel n’était pas le cas, cela devient très urgent…
Prochain rendez-vous en octobre. A.L. et K.L.
La cire de réforme sera revendue ou échangée chez votre fournisseur de matériel apicole ou ??? merci