
Un été chaud et sec comme on n’en avait pas vu depuis de nombreuses années s’achève. Les abeilles ont pu sortir pendant toute la durée des floraisons (sauf sur le trèfle qui a rapidement « grillé ») et ainsi, contrairement à 2021, nous pouvons écrire aujourd’hui que dans l’ensemble, ce fut une belle et bonne année apicole. Les floraisons sont maintenant presque terminées, le lierre est en fleurs et apporte du nectar en quantité non négligeable, ce qui favorisera la ponte et les naissances des futures abeilles d’hiver et plus elles seront nombreuses et mieux se passera l’hivernage. L’important apport de pollen facilitera le redémarrage de nos colonies courant janvier, à condition bien sûr que la météo soit favorable.

Le sirop de nourrissement. Deux solutions, vous pouvez l’acheter dans un commerce apicole en bidons ou en seaux (il est bien assimilable et sans odeur) ou le préparer vous-même, donnez-lui alors une concentration importante en sucre, 5 litres d’eau pour 16 kg de sucre agrémenté de 4-5 cuillères à soupe de vinaigre de cidre car la transformation reste toujours délicate pour nos abeilles et il ne s’agit pas de les épuiser. Ce nourrissement d’appoint doit être terminé pour le 15 octobre, au plus tard. Dans tous les cas, le sirop doit être distribué le soir pour éviter le pillage (surtout si vous le préparez vous-même, celui du commerce posant moins problème sur ce point). À cette période, Il est préférable de donner du sirop plutôt que du candi, car plus facilement assimilable ; il faut savoir qu’en donnant du candi, les abeilles auront besoin d’eau pour le dissoudre et le consommer et en période hivernale, les sorties ne sont parfois pas possibles.

Renforcement des ruches faibles. Si vous possédez plusieurs colonies, essayez « d’équilibrer » leur force en étant, bien sûr, vigilant sur l’état sanitaire de celles où vous aller prélever…. Ainsi, si vous disposez d’une ruche comprenant plus de 3 cadres de couvain, il est possible d’en donner un à une colonie qui n’en possèderait que un ou deux. Le raisonnement est le même pour les cadres de provisions : on trouve parfois des colonies très « chargées » et d’autres qui le sont peu.
Niveau des ruches. Pensez à les caler en leur donnant une pente vers l’avant, à la fois cela permettra aux abeilles de ne pas se noyer dans le sirop de nourrissement que vous leur avez donné et pendant cette longue période hivernale, l’écoulement de l‘humidité présente dans les ruches sera facilitée.

Fermer les plateaux. Pour ceux qui avaient choisi d’ouvrir le fond de leurs ruches, pensez à glisser vos plaques pour éviter les courants d’air à l’intérieur.
Toits. S’ils sont plats, vous pouvez y poser une grosse pierre ou un petit parpaing afin qu’ils ne soient pas emportés par le vent. Il est également intéressant de mettre une couche de matière isolante entre les toits et le couvre-cadres.

Intrusion des rongeurs. C’est le moment de poser les portières à l’entrée des ruches pour éviter que des intrus viennent s’installer bien au chaud pour passer l’hiver ; nous pensons au mulot, il trouvera gîte et couvert et souillera l’intérieur. Cet aspect est important et il n’est pas rare, malheureusement, de retrouver des colonies mortes à cause des rongeurs. Choisissez plutôt des portières anti-frelons pour également éviter leur intusion.

Partitions. Il est grand temps de resserrer les colonies avec des partitions pour celles qui sont un peu moins populeuses, car il faut toujours penser au calorifugeage, moins il y aura de déperdition et mieux ce sera.

Traitement contre varroa. Phase très importante, il est grand temps de faire le traitement et surtout il est indispensable pour la survie des colonies. Si vous avez utilisé des lanières, grattez-les à la brosse métallique (pour enlever la propolis) au bout de 4-5 semaines depuis la pose et repositionnez-les là où se situe le couvain car il ne faut pas oublier que la grappe se déplace…
Mise en hivernage. A partir de maintenant, plus d’intervention sur vos ruches, après le travail important qu’elles ont fourni, elles ont bien mérité qu’on les laisse en paix.
Nos abeilles souffrent de beaucoup de maux. Les paramètres que l’on peut maîtriser restent peu nombreux, cependant, l’action de l’apiculteur en début d’automne est déterminante : traitement varroa, compléter si besoin les provisions et mise en place des partitions.
Prochain rendez-vous en novembre. A.L. et K.L.