La Manche Apicole – GDSA

AU FIL DES MOIS… AVRIL 2023

 

 

Sur l’ensemble du mois de mars, les températures n’ont pas arrêté de faire le yoyo… c’est-à-dire monter et descendre. Rien à voir avec 2022 où dès la seconde quinzaine, le printemps était bien là. Après quelques visites succinctes, pas d’homogénéité sur le développement des colonies, maigre la ressource en pollen qui facilite le relancement de la ponte, provisions très peu fournies pour certaines colonies où un apport en candi a été indispensable… Ne négligez pas cet aspect, vous pourriez le regretter et une colonie morte de faim, c’est un acte impardonnable que vous regretterez.

 

Attention : avant de faire votre visite de printemps, pas d’affolement ! Laissez les températures atteindre les 16° en prévoyant de la faire sans vent, qui peut dessécher le couvain ouvert. C’est le moment pour remplacer vos cadres de rives, où des moisissures sont apparues durant ces mois d’hiver. Des cadres cirés avec votre propre cire gaufrée ou des cadres à jambage pour ceux qui ont fait ce choix seront à placer entre le cadre à pollen et celui du couvain.

Cadre ciré
Cadre à jambage

Numérotez-les, par exemple 23 pour cette année, et lorsqu’ils seront construits et pondus, replacez-les au centre du nid à couvain, ainsi leur renouvellement se fera plus aisément car les cadres neufs se trouveront au centre de la ruche et les plus anciens se rapprocheront des rives. Il faut impérativement faire de la place afin que la ponte puisse garnir une bonne partie des rayons. Un couvain compact et concentrique sera le signe d’une reine prolifique.

Marquer la rein en 2022
Reine jaune en 2022

 

Reine rouge en 2023

Profitez également de ces premières visites où la population n’est pas encore trop importante pour repérer la reine et la marquer en jaune pour celles de 2022, cela sera plus aisé que d’attendre que les populations soient importantes. Pour le marquage, deux façons de procéder : utiliser le piston pour encager la reine et la marquer avec un stylo type Posca (une encre à l’eau), certains d’entre vous préfèreront coller une pastille numérotée, moins facile et peut-être plus risqué car il faut utiliser de la colle… ou pour les plus habiles, sans gants, vous attrapez par une aile la reine entre vos doigts puis vous la marquez. Pour les débutants, vous pourrez vous entraîner sur des mâles afin de pouvoir maîtriser la pression sur l’insecte pour ne pas l’écraser… Rappel : les reines de 2023 seront marquées en rouge.

Beau cadre de couvain

Avec les jours qui rallongent et le soleil qui commence à réchauffer l’atmosphère, les naissances se font de plus en plus nombreuses et la colonie croît rapidement. Il faut impérativement donner du travail à la nouvelle génération d’abeilles, elles sont dans la première quinzaine de leur vie, productrices de cire en quantité, donnez-leur des cires à bâtir, les cadres cirés et construits pourront toujours vous servir pour mettre dans les colonies plus faibles et moins vigoureuses. Il faudra également penser à préparer les hausses en mettant également des cadres cirés (deux ou trois par hausse) car même si la récolte de printemps risque d’être compromise cette année par le manque de développement de nos colonies, les abeilles ont besoin de travailler. Espérons tout de même que nous aurons un peu de récolte sur l’aubépine, très présente dans notre bocage et dont le miel   est très apprécié. En tout état de cause, un bon repère : lorsque les lilas commencent à avoir des grappes prêtes à fleurir, vos colonies devront être coiffées de hausses.

Le couvain de mâles commence à apparaître sur certaines colonies mais attention : s’il est trop important, c’est peut-être déjà un signe avant-coureur que la colonie se prépare à essaimer.

Pour ceux qui ont suivi des cours au rucher-école, ce sont des sujets qui ont été abordés, mais une petite révision n’est jamais néfaste. Une fois née, l’abeille passe par différents stades :

  • À peine sortie de sa cellule, elle commencera à s’affairer pour la nettoyer, elle sera « nettoyeuse » afin que la reine puisse pondre de nouveau, la jeune abeille jouera ce rôle pendant à peu près deux jours.
  • Ensuite viendra le stade « nourrice » pendant une dizaine de jours, elle secrètera, à l’aide de ses glandes hypopharyngiennes la gelée royale qui servira à alimenter pendant les trois premiers jours, toutes les jeunes larves et bien sûr la reine. De même, durant cette période, elle contribuera, car « tout le monde » s’y met durant la nuit, butineuses comprises, à maintenir une chaleur constante, estimée à 35°.
  • Après ces stades de nettoyeuse, couveuse et nourrice, viendra celui de « cirière » ou maçonne pendant une petite dizaine de jours, Elle produira des petites écailles de cire grâce à des glandes situées sous l’abdomen. Elle s’affairera à réparer et à construire de nouvelles alvéoles. Saviez-vous qu’il faudra à la colonie consommer entre cinq et sept kilos de miel pour fabriquer un kilo de cire ?
Ventileuses
  • Un nouveau statut lui est maintenant défini, celui de « ventileuse et gardienne ». Grâce à ses battements d’ailes, elle maintiendra une température constante, ventilera l’excédent d’humidité et, en se trouvant sur le devant de la porte d’entrée, elle assurera également son rôle de gardienne.
Butineuse au printemps
  • Son dernier rôle, celui de « butineuse » pendant environ trois semaines. En fonction des conditions environnementales, de la distance à parcourir, de la météo, le stade « butineuse » peut durer beaucoup plus longtemps si les abeilles ne peuvent pas sortir, pour aller chercher le nectar, le pollen, l’eau nécessaire à l’élevage et la propolis pour assainir la ruche. Elle s’épuisera plus ou moins rapidement.

Rendez-vous maintenant en mai.                                                                       A.L. et K.L.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

.. et on dit quoi à la Reine .?. *

Retour en haut