La Manche Apicole

AU FIL DES MOIS… OCTOBRE 2023

Pollen de lierre

 

Si nous pouvons ici faire un point sur la saison apicole 2023, nous retiendrons plusieurs éléments : la pluie qui n’a pas cessé de tomber durant les mois d’été et parfois même avec violence ; le vent de nord – nord-est, présent pratiquement du printemps jusqu’à fin juillet, un essaimage assez important sur l’ensemble des secteurs et une récolte moyenne avec quand même, comme chaque année, des zones privilégiées. L’important, maintenant, c’est de préparer au mieux l’hivernage, qui est le gage du bon redémarrage au printemps de nos colonies. Pour cela, voici quelques conseils.

Les floraisons sont maintenant presque terminées, le lierre est en fleurs et apporte du nectar en quantité non négligeable, ce qui favorisera la ponte et la relancera pour certaines colonies, pour avoir ainsi les naissances des futures abeilles d’hiver car plus elles seront nombreuses et mieux se passera l’hivernage. Et pour un bon redémarrage de nos colonies courant janvier, il faut également un important apport de pollen, ce que le lierre est capable de fournir.

Nourrisseur dans une hausse vide

Complément de nourriture si besoin. Un complément de nourriture est parfois nécessaire, et c’est en ce début d’automne que l’on prépare l’hivernage.

Comment savoir si une colonie a besoin d’être renforcée en nourriture ? Il faut la peser par l’arrière avec un peson (le poids indiqué sera multiplié par 2) et en fonction du bois de construction des corps de ruche, vous pourrez vous baser sur un poids qui varie entre 35 et 40 kg. Il faut entre 15 et 20 kg de nourriture pour passer un hiver dans de bonnes conditions.

En ce début d’automne, un complément avec du sirop sera à privilégier, en le donnant le soir, légèrement tiédi et par une température n’étant pas en dessous de 12°.

Cadre nourrisseur en bois

Le sirop de nourrissement. Deux solutions, vous pouvez l’acheter dans un commerce apicole en bidons ou en seaux (il est bien assimilable et sans odeur) ou le préparer vous-même, donnez-lui alors une concentration importante en sucre, 5 litres d’eau pour 16 kg de sucre agrémenté de 4-5 cuillères à soupe de vinaigre de cidre car la transformation reste toujours délicate pour nos abeilles et il ne s’agit pas de les épuiser. Ce nourrissement d’appoint doit être terminé pour le 15 octobre, au plus tard. Dans tous les cas, le sirop doit être distribué le soir pour éviter le pillage (surtout si vous le préparez vous-même, celui du commerce posant moins de problème sur ce point). À cette période, Il est préférable de donner du sirop plutôt que du candi, car plus facilement assimilable ; il faut savoir qu’en donnant du candi, les abeilles auront besoin d’eau pour le dissoudre et le consommer et, en période hivernale, les sorties ne sont parfois pas possibles, veillez à avoir toujours à proximité du rucher un abreuvoir.

Point d’eau avec flotteurs

Renforcement des ruches faibles. Si vous possédez plusieurs colonies, essayez « d’équilibrer » leur force en étant, bien sûr, vigilant sur l’état sanitaire de celles où vous aller prélever…. Ainsi, si vous disposez d’une ruche comprenant plus de 3 cadres de couvain, il est possible d’en donner un, avec du couvain fermé de préférence, à une colonie qui n’en possèderait qu’un ou deux. Un conseil tout de même, un peu de sirop 50/50 peut être donné pour stimuler et faire relancer la ponte. Le raisonnement est le même pour les cadres de provisions : on trouve parfois des colonies très « chargées » et d’autres qui le sont peu.

Rucher école : ruche de niveau

Niveau des ruches. Pensez à les caler en leur donnant une pente vers l’avant, à la fois cela permettra aux abeilles de ne pas se noyer dans le sirop de nourrissement que vous leur avez donné et pendant cette longue période hivernale, l’écoulement de l‘humidité présente dans les ruches sera facilitée.

Remettre le tiroir pour éviter les courants d’air

Fermer les plateaux. Pour ceux qui avaient choisi d’ouvrir le fond de leurs ruches, pensez à glisser vos plaques pour éviter les courants d’air à l’intérieur.

Toits. S’ils sont plats, vous pouvez y poser une grosse pierre ou un petit parpaing afin qu’ils ne soient pas emportés par le vent. Il est également intéressant de mettre une couche de matière isolante entre les toits et le couvre-cadres.

Intrusion des rongeurs. C’est le moment de poser les portières à l’entrée des ruches pour éviter que des intrus viennent s’installer bien au chaud pour passer l’hiver ; nous pensons au mulot, il trouvera gîte et couvert et souillera l’intérieur. Cet aspect est important et il n’est pas rare, malheureusement, de retrouver des colonies mortes à cause des rongeurs. Choisissez plutôt des portières anti-frelons pour également éviter leur intrusion.

Partition en position 10

Partitions. Réduire le volume va aider une colonie un peu faible à se développer, il est grand temps de les resserrer avec des partitions pour celles qui sont un peu moins populeuses, car il faut toujours penser au calorifugeage, moins il y aura de déperdition et mieux ce sera et moins elles auront besoin de nourriture.

Changer la position des lanières anti-varroas

Traitement contre varroa. Nous en avons déjà parlé et sans vouloir être rabat-joie, il est très important et crucial pour la sauvegarde de ses colonies de faire un traitement contre varroa car, dans presque tous les cas, une infestation par l’acarien entraîne la perte de toute la colonie d’abeilles. Si vous avez utilisé des lanières, grattez-les légèrement à la brosse métallique (pour enlever la propolis) au bout de 4-5 semaines depuis la pose et repositionnez-les là où se situe le couvain car il ne faut pas oublier que la grappe se déplace…

Frelon asiatique. Il est actuellement au summum de son expansion, vous pouvez toujours vous faire plaisir en posant des pièges et en jouant de la raquette, mais malheureusement, cela n’aura que peu d’effet sur l’impact de ce prédateur, recherchez plutôt les nids afin qu’ils puissent être détruits.

Mise en hivernage. A partir de maintenant, plus d’intervention sur vos ruches, après le travail important qu’elles ont fourni, elles ont bien mérité qu’on les laisse en paix.

Nos abeilles souffrent de beaucoup de maux. Les paramètres que l’on peut maîtriser restent peu nombreux, cependant, l’action de l’apiculteur en début d’automne est déterminante : traitement varroa, compléter si besoin les provisions et mise en place des partitions.

Prochain rendez-vous en novembre.       A.L. et K.L.     

 

 

 

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